Le Concile de Nicée (325), le Prix du Salut

Le Concile de Nicée (325), le Prix du Salut
Lundi 19 mai 2025

L’Église célèbre cette année le 1700e anniversaire du concile de Nicée, dont l’enjeu fut au cœur de la foi chrétienne : Jésus, le Fils de Dieu, est-il une créature de Dieu, comme le soutient Arius, ou Dieu lui-même, qui seul peut sauver ?

En 325, nous sommes après les persécutions. L’empereur Constantin Ier a rétabli la paix politique dans l’empire. Mais il entend parler d’une grave dissension doctrinale entre l’évêque d’Alexandrie et l’un de ses prêtres, Arius, qui a éclaté en 318. Un concile local n’a pas pu l’apaiser. L’affaire prend de l’ampleur. L’empereur entend établir la paix religieuse. Il convoque à Nicée, l’actuelle Iznik, en Turquie, un concile œcuménique, qui rassemble plus de 300 évêques, très majoritairement de l’empire et à 90% hellénophones, mais aussi des diacres, des théologiens et des philosophes, dont certains n’étaient pas chrétiens. L’empereur prend en charge toute la logistique. Les décrets doivent être connus et appliqués dans tout le monde habité (oikumene).

Les questions de discipline canonique sont reprises dans les 20 canons promulgués. Il est également question de la date commune de la célébration de Pâques pour les chrétiens : tous doivent rompre avec la date de la Pâque juive, à laquelle certaines communautés se ralliaient. La question de la nature divine du Fils, rejetée par Arius, occupe la majeure partie des débats (aleteia).

Le père Xavier Manzano est vicaire général du diocèse de Marseille et directeur de l’Institut catholique de la Méditerranée.