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Prévenir l’échec scolaire

Par Mr. Fréderic Prat, docteur en sciences et spécialiste en éducation

Cette conférence a eu lieu le

« Faire découvrir le monde à son enfant, répondre à ses premiers « pourquoi ? », le préparer à la grande école, lui donner le goût du travail, en faire un lecteur qui ne lise pas qu’Harry Potter, un élève qui n’aime pas que le sport, un collégien heureux sans sa console de jeux, un ado qui réfléchit, un lycéen qui ne sait pas que bachoter, ou, qui sait, un apprenti fier de son futur métier. C’est tout cela qui vous attend lorsque vous jetez un regard attendri sur votre nouveau-né. Il lui reste tout à apprendre et vous avez tant à lui transmettre. En prenant cette tâche à cœur, en y veillant avec patience, sans brûler les étapes, vous lui éviterez bien des difficultés. »

Frédéric Prat a exercé le métier d’enseignant pendant plusieurs années, et s’est consacré depuis à l’accompagnement des élèves issus de milieux défavorisés. Il aurait préféré donner un autre titre à sa conférence : « Accompagner la réussite de ses enfants », qui est plus positif.

L’école

Le conférencier nous invite à nous poser une question : quelle idée nous faisons-nous de l’école ? Et de définir ce qu’elle n’est pas : une garderie, un lieu de socialisation ou une préparation à de hautes fonctions dans la société. L’école est avant tout un lieu où l’enfant développe son intelligence par l’acquisition de savoirs et d’habiletés et où il va pouvoir découvrir ses aptitudes.

Les objectifs de chaque étape peuvent être précisés :

- école maternelle : apprendre à mettre des mots sur des sensations
observation, écoute, dessin, tenir un crayon

- école primaire : en plus, apprendre à lire, écrire, calculer
habiletés manuelles et artistiques

- collège : en plus, discerner ses aptitudes, ses points forts

- lycée : en plus, se préparer aux études supérieures

L’apprentissage : les élèves auditifs et les élèves visuels

Frédéric Prat propose au public une énigme à résoudre. Au final, il veut montrer que chacun se parle à lui-même pour produire un raisonnement et trouver la solution. Produire un raisonnement réclame donc du temps et des mots.

Au départ, le cerveau de l’enfant ne possède pas d’idées. Mais il est parfaitement fonctionnel et va se développer très rapidement. Le cerveau adulte possède 100 milliards de neurones. A chaque seconde de sa vie entre zéro et douze mois, le cerveau de l’enfant créé 3 milliards de synapses (connexion entre deux cellules cérébrales).

Antoine de la Garanderie, professeur agrégé de philosophie, s’est intéressé aux élèves qui réussissaient. Il en a interrogé des centaines et a constaté qu’il existait différentes manières d’apprendre. Certains sont plutôt auditifs (images mentales auditives), visuels (images mentales visuelles). Et pour certains, le fait de toucher, de manipuler facilite leurs apprentissages.

L’auditif va prendre plus de temps pour reproduire un dessin que le visuel (il doit d’abord se décrire le dessin avec des mots).

Le visuel va prendre plus de temps pour reproduire un discours que le visuel (il doit d’abord transformer le discours en images).

Apprentissage de la lecture :

- méthode syllabique : elle sollicite les 3 sens en simultané, la vue (le graphème), l’ouïe (le phonème), le toucher (l’écrit). Elle est adaptée à tous.

- méthode globale : elle part des textes et ne sollicite que la vue. Elle entraîne hésitation, erreur, dyslexie chez de nombreux enfants.

Accompagner l’enfant :

Communiquer beaucoup avec son enfant : poussette dans le bon sens ! (éviter de le porter dans le dos !)

Développer l’expression orale : lui parler souvent, expliquer les mots, faire reformuler.

Parents lecteurs : lire des histoires, lire soi-même pour donner l’exemple !

Donner du sens aux apprentissages. Dès que l’enfant sait lire, le faire lire dans la vie courante, chercher un produit dans un magasin, lire une recette, compter, calculer,... Bref, il faut mettre l’enfant à contribution dans la vie quotidienne. Mais, évidemment, tout cela demande plus de temps que si l’on fait soi-même.

Préparer l’enfant à l’école : en tant qu’élève, il ne sera plus qu’un parmi d’autres. Développer la patience, l’application, le soin des choses, ...

A l’école : faire confiance, éviter les conflits, rencontrer les enseignants, ne jamais critiquer ni l’école, ni les enseignants devant l’enfant. Mais suivre de près.

Quel regard portons-nous sur notre enfant ? Il ne sera jamais l’enfant rêvé qui, par définition, n’existe pas. S’il y a un problème, avant de juger, aider. Responsabiliser l’enfant. Ne jamais comparer avec d’autres. Encourager dans la vérité. Ne pas se focaliser sur le scolaire. Et ne jamais oublier que la motivation pour les tâches scolaires vient essentiellement de la réussite.

Une exposition trop fréquente aux écrans (jeux, ordinateur, tv) peut être source d’échec, surtout dans les premières années. Ce ne sont pas de bonnes nounous.